Lisl’article paru dans le journal Ouest-France le 11 mai dernier. (Transmis en piĂšce jointe) JOUR 5 Localisation des DROM-COM sur un planisphĂšre Lis le texte suivant : Avec la rĂ©forme des rĂ©gions mise en place le 1er janvier 2016, on parle maintenant de DĂ©partement et RĂ©gion d'Outre-Mer (DROM) pour la Guadeloupe, la Martinique, la
De 1946 au dĂ©but des annĂ©es 1960, la France connaĂźt d'importantes mutations politiques liĂ©es Ă  la place qu'elle occupe dans le monde. Deux RĂ©publiques se succĂšdent la IVe, fondĂ©e le 27 octobre 1946 Ă  la suite de la Seconde Guerre mondiale, et la Ve, qui naĂźt le 4 octobre 1958. Durant cette pĂ©riode, la France doit relever d'importants dĂ©fis sur la scĂšne internationale. Elle est confrontĂ©e Ă  la perte de son empire et s'engage dans une voie de dĂ©colonisation complexe et parfois conflictuelle, comme en Indochine et en AlgĂ©rie. Devenue une puissance moyenne depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, elle doit chercher des solutions pour tenir son rang et maintenir un certain rayonnement international. Capitalisant certains acquis de la IVe RĂ©publique, le gĂ©nĂ©ral de Gaulle parvient Ă  incarner, Ă  partir de 1958, ces mutations de la puissance française, en associant l'idĂ©e de grandeur » nationale Ă  une relative indĂ©pendance diplomatique et Ă  une modernisation du La IVe RĂ©publique un systĂšme parlementaireQuoique fondĂ©e en grande partie sur les bases du programme du Conseil national de la RĂ©sistance, la IVe RĂ©publique est un systĂšme parlementaire. Cette disposition va Ă  l'encontre du souhait exprimĂ© par le gĂ©nĂ©ral de Gaulle dans son discours de Bayeux, le 16 juin 1946. Le prĂ©sident de la RĂ©publique, Ă©lu par les Chambres, ne peut dissoudre l'AssemblĂ©e ni disposer de pouvoirs Ă©largis en cas de prĂ©sident du Conseil, chef du gouvernement, dirige la politique de la nation. Il est choisi au sein de l'AssemblĂ©e nationale suivant les alliances entre partis. C'est donc le retour de l'instabilitĂ© parlementaire, comme sous la IIIe RĂ©publique. Vingt-quatre gouvernements se succĂšdent en douze ans, dont certains ne durent que deux certains partis exercent gĂ©nĂ©ralement le pouvoir les chrĂ©tiens-dĂ©mocrates du Mouvement rĂ©publicain populaire MRP, les socialistes de la SFIO Section française de l'Internationale ouvriĂšre et les radicaux. Les communistes, exclus du gouvernement en 1947 Ă  cause du contexte de guerre froide, et les gaullistes constituent les principales forces qui contestent ce systĂšme n°1Des schĂ©mas Ă  comparerLa constitution de la ive RĂ©publiqueLa constitution de la ve RĂ©publiquePar Nicoz — Travail personnel, CC BY-SA II. La France ancrĂ©e dans l'Europe et dans l'atlantismeEn lien avec les partis chrĂ©tiens-dĂ©mocrates au pouvoir dans les autres pays europĂ©ens, des hommes proches du MRP, comme Jean Monnet et Maurice Schumann, font participer la France Ă  toutes les Ă©tapes de la construction europĂ©enne Conseil de l'Europe en 1949, CommunautĂ© europĂ©enne du charbon et de l'acier CECA en 1950, CommunautĂ© Ă©conomique europĂ©enne CEE en 1957. La France propose en 1952 une CommunautĂ© europĂ©enne de dĂ©fense CED. Toutefois, le Parlement français refuse de ratifier le traitĂ© en 1954, face Ă  l'opposition que rencontre l'idĂ©e de la crĂ©ation d'une armĂ©e le mĂȘme temps, la France s'inscrit pleinement dans le bloc de l'Ouest elle accepte l'aide Marshall et est membre de l'OTAN depuis sa fondation en La question de la dĂ©colonisationEn Indochine, la France tente de reprendre le contrĂŽle de ses colonies Vietnam, Laos, Cambodge oĂč les Japonais ont fait proclamer l'indĂ©pendance lors de leur retraite en 1945. De 1946 Ă  1954, la guerre d'Indochine oppose Français et indĂ©pendantistes, notamment les communistes du Viet Minh au Vietnam. Au Maroc, le sultan Mohamed V souhaite retrouver la pleine souverainetĂ©. En Tunisie, le parti du NĂ©o-Destour d'Habib Bourguiba milite pour l' MendĂšs France, prĂ©sident du Conseil du 18 juin 1954 au 5 fĂ©vrier 1955, dĂ©cide d'ouvrir la voie aux indĂ©pendances. Par les accords de GenĂšve, le 20 juillet 1954, il accorde l'indĂ©pendance aux pays formant l'Indochine. Par le discours de Carthage, il ouvre la voie Ă  celles du Maroc et de la Tunisie, qui sont effectives en n°2Un discours Ă  connaĂźtreExtraits du Discours de Carthage, prononcĂ© par Pierre MendĂšs-France le 31 juillet accorde Ă  la Tunisie une large autonomie interne. L'indĂ©pendance du pays est proclamĂ©e en 1956. [
] L'autonomie interne de la Tunisie est reconnue et proclamĂ©e sans arriĂšre-pensĂ©e par le gouvernement français, qui entend tout Ă  la fois l'affirmer dans son principe et lui permettre dans l'action la consĂ©cration du degrĂ© d'Ă©volution auquel est parvenu le peuple tunisien — dont nous avons lieu de nous rĂ©jouir d'autant plus que nous y avons largement contribuĂ© — la valeur remarquable de ses Ă©lites, justifient que ce peuple soit appelĂ© Ă  gĂ©rer lui-mĂȘme ses propres pourquoi nous sommes prĂȘts Ă  transfĂ©rer Ă  des personnes et Ă  des institutions tunisiennes l'exercice interne de la maintenant, si tel est votre dĂ©sir, un nouveau gouvernement peut ĂȘtre constituĂ© qui, outre la gestion des affaires de la RĂ©gence, sera chargĂ© de nĂ©gocier en votre nom avec le gouvernement français les conventions destinĂ©es Ă  fixer clairement les droits des uns et des autres [
]Les Français, en Ă©change de leurs services passĂ©s et prĂ©sents, du rĂŽle qu'ils peuvent et doivent jouer dans l'avenir, ont acquis le droit de vivre et de travailler en Tunisie, droit dont personne ne songe Ă  les priver [
]Outre la part qu'ils pourront prendre notamment Ă  la vie municipale, Ă  la reprĂ©sentation et Ă  la dĂ©fense de leurs intĂ©rĂȘts au sein d'assemblĂ©es qui leur seront propres, les Français doivent avoir les moyens pratiques de faire assurer le respect des rĂšgles de droit inscrites en leur faveur dans les conventions [
]Comme vous-mĂȘmes, j'ai le droit d'espĂ©rer qu'un terme sera mis maintenant aux violences. S'il fallait affecter plus de moyens pour les maĂźtriser, le gouvernement français n'hĂ©siterait pas Ă  envoyer tous les renforts nĂ©cessaires. Si de nouveaux attentats venaient endeuiller ce pays, les sanctions, je dois le dire loyalement, seraient d'une rigueur que ne mitigerait aucun mĂ©nagement [
]. »LĂ©gende En italique les motivations de l'octroi de l'autonomie Le texte soulignĂ© les garanties pour les Français vivant en Tunisie En gras la volontĂ© de garantir l'ordre public IV. La crise algĂ©rienneLa IVe RĂ©publique s'enlise dans la crise algĂ©rienne. L'AlgĂ©rie est constituĂ©e de dĂ©partements français et compte prĂšs d'un million d'EuropĂ©ens dans sa population. La RĂ©publique n'a pas rĂ©ussi Ă  Ă©tablir une rĂ©elle Ă©galitĂ© entre citoyens français et algĂ©riens, et le statut de 1947 n'accorde que de timides le 1er novembre 1954, le Front de libĂ©ration nationale FLN s'engage dans des actions terroristes contre les Français d'AlgĂ©rie. Les gouvernements successifs choisissent la voie de la fermetĂ©. Le socialiste Guy Mollet s'engage dans la bataille d'Alger pour reprendre le contrĂŽle de la ville, puis dans la rĂ©pression des maquis du FLN. Les Français d'AlgĂ©rie sont inquiets d'une possible indĂ©pendance accordĂ©e Ă  l' 13 mai 1958, une tentative de coup d'État a lieu Ă  Alger. Devant l'incapacitĂ© du gouvernement Ă  reprendre en main la situation, le prĂ©sident RenĂ© Coty fait appel au gĂ©nĂ©ral de Gaulle. Celui-ci accepte d'intervenir, Ă  condition de pouvoir mettre en Ɠuvre une nouvelle n°3V. Fondation de la Ve RĂ©publiqueLa Ve RĂ©publique est fondĂ©e le 4 octobre 1958, avec une Constitution Ă©crite en grande partie sous la direction de Michel DebrĂ©. Elle assure au prĂ©sident de la RĂ©publique des pouvoirs importants en cas de crise, grĂące Ă  l'article 16, et permet au gouvernement de faire adopter un texte de loi sans vote du Parlement en recourant Ă  l'article 1962, le gĂ©nĂ©ral de Gaulle fait adopter l'Ă©lection du prĂ©sident de la RĂ©publique au suffrage n°4VI. RĂ©solution de la crise algĂ©rienneAprĂšs avoir rassurĂ© les Français d'AlgĂ©rie dans une dĂ©claration ambiguĂ« Je vous ai compris ! », le gĂ©nĂ©ral de Gaulle s'engage dans des nĂ©gociations ayant pour but de mettre fin au conflit et d'envisager les conditions d'indĂ©pendance du pays. Certains Français d'AlgĂ©rie, soutenus par une partie de l'armĂ©e, refusent cette Ă©volution et constituent une organisation terroriste, l'Organisation de l'armĂ©e secrĂšte OAS. En avril 1961, quatre gĂ©nĂ©raux organisent une tentative de putsch qui 18 mars 1962, les accords d'Évian sont signĂ©s. L'indĂ©pendance de l'AlgĂ©rie est prononcĂ©e le 5 juillet 1962, avant d'ĂȘtre validĂ©e par un rĂ©fĂ©rendum. Les accords ne sont toutefois pas respectĂ©s et les Français d'AlgĂ©rie, victimes de violences, ainsi que les AlgĂ©riens ayant servi dans l'armĂ©e française les harkis doivent fuir le sur
Les mĂ©moires de la guerre d'AlgĂ©rieLes historiens qui Ă©tudient la guerre d'AlgĂ©rie sont confrontĂ©s Ă  des mĂ©moires plurielles du conflit. Jusqu'aux annĂ©es 1980, ce sont les mĂ©moires officielles qui ont prĂ©valu. Le FLN, au pouvoir en AlgĂ©rie, prĂ©sentait le conflit comme une lutte contre le colonialisme, alors que la France ne reconnaissait pas officiellement le nom de guerre » pour qualifier le conflit. D'autres mĂ©moires existaient, marquĂ©es par les rĂ©cits et les transmissions orales. La premiĂšre Ă©tait celle des Français d'AlgĂ©rie, rapatriĂ©s en 1962 – souvent appelĂ©s pieds noirs » –, obligĂ©s de quitter le pays Ă  la suite des violences dont ils ont Ă©tĂ© victimes, alors que les accords d'Évian leur laissaient la possibilitĂ© de rester en AlgĂ©rie. Les harkis, combattants algĂ©riens partisans de l'AlgĂ©rie française, sont Ă©galement rapatriĂ©s mais sont installĂ©s dans des camps et ne reçoivent pas de la part de la France le traitement tenant compte de leur engagement. Enfin, tant en AlgĂ©rie qu'en France, des voix d'intellectuels et de journalistes se sont Ă©levĂ©es depuis les annĂ©es 1960 pour dĂ©noncer les crimes commis pendant la guerre, comme la torture pratiquĂ©e par certains soldats français ou les actions menĂ©es par le FLN contre les autres mouvements politiques algĂ©riens. Depuis 1999, l'expression guerre d'AlgĂ©rie » est reconnue par le gouvernement français, et des historiens comme Benjamin Stora mĂšnent des recherches pour mieux comprendre le conflit Ă  partir des sources disponibles et par une lecture critique des hĂ©ritages vidĂ©o Ă  regarderLe discours du GĂ©nĂ©ral de Gaulle le 23 avril 1961 aprĂšs la tentative de putsch des gĂ©nĂ©raux du 21 avril 1961Voir la vidĂ©oVII. Modernisation du pays et indĂ©pendance nationaleAprĂšs la rĂ©solution de la crise algĂ©rienne, le gĂ©nĂ©ral de Gaulle engage la France dans la restauration de sa puissance. Le pays avait en effet Ă©tĂ© condamnĂ© par l'ONU Ă  cause de sa politique de rĂ©pression en d'affirmer l'indĂ©pendance de la France au sein du bloc de l'Ouest, le gĂ©nĂ©ral de Gaulle fait aboutir le programme nuclĂ©aire lancĂ© au cours de la IVe RĂ©publique. En 1960, la premiĂšre bombe atomique française est testĂ©e dans le Sahara. La France peut ainsi disposer seule sans le soutien des États-Unis d'une force de dissuasion face Ă  la menace soviĂ©tique. De Gaulle critique en effet l'hĂ©gĂ©monie des AmĂ©ricains sur leurs alliĂ©s. En 1966, la France quitte le commandement intĂ©grĂ© de l'OTAN, tout en restant membre de cette Gaulle confirme l'ancrage de la France dans la CEE, mais il la considĂšre avant tout comme une organisation de nations souveraine. Il privilĂ©gie les bons rapports avec l'Allemagne, tout en s'opposant Ă  l'adhĂ©sion du Royaume-Uni Ă  la CEE, ce pays Ă©tant considĂ©rĂ© comme le cheval de Troie des États-Unis ».Du point de vue Ă©conomique, la confiance est restaurĂ©e avec la crĂ©ation du nouveau franc en 1960. La France s'engage dans la modernisation de son systĂšme de transport et bĂ©nĂ©ficie de la croissance des annĂ©es 1950-1970, les trois dĂ©cennies que l'on a appelĂ©es les Trente Glorieuses ».Dans le domaine des technologies de pointe, la collaboration entre Français et Britanniques permet, en 1969, la rĂ©alisation du Concorde, premier avion de transport l'ensemble de ces actions, la France apparaĂźt Ă  la fin des annĂ©es 1960 comme une puissance certes moyenne, mais indĂ©pendante et disposant d'une rĂ©elle influence sur le plan international. Elle maintient notamment son influence en Afrique durant toute la n°5Zoom sur
Les institutions de la Ve RĂ©publiqueLes institutions de la Ve RĂ©publique, modifiĂ©es en 1962, mettent en place un rĂ©gime parlementaire dans lequel le prĂ©sident de la RĂ©publique dispose de pouvoirs Ă©tendus. On parle parfois de rĂ©gime semi-prĂ©sidentiel Ă  son pouvoir lĂ©gislatif est dĂ©tenu par le Parlement dans le cadre d'un systĂšme bicamĂ©ral le SĂ©nat et l'AssemblĂ©e nationale disposent de l'initiative des lois et les discutent successivement. Les dĂ©putĂ©s sont dĂ©signĂ©s au suffrage universel uninominal, ce qui permet de disposer d'une majoritĂ© solide et d'Ă©viter l'instabilitĂ© pouvoir exĂ©cutif est dĂ©tenu par le prĂ©sident de la RĂ©publique et le gouvernement. Le prĂ©sident est chef de l'État et de l'armĂ©e. Il vote les dĂ©crets d'application des lois. Il peut dissoudre l'AssemblĂ©e nationale en cas de crise politique grave. Le Premier ministre est choisi par le prĂ©sident de la RĂ©publique au sein de la majoritĂ© parlementaire c'est lui qui dirige le gouvernement, lequel partage avec l'AssemblĂ©e nationale l'initiative des Ă©mission Ă  Ă©couter Bombe atomique une stratĂ©gie française », France Culture wnBbluK. 430 311 422 151 85 344 82 82 346

la france une nouvelle place dans le monde